Le photographe ivoirien Paul Kodjo sauvé de l’oubli

Mais la grande originalité de l’approche de Paul Kodjo vient de son regard cinématographique – il a suivi des études au Conservatoire indépendant du cinéma français –, qu’il exerce avec finesse dans une série de clichés qu’il réalise pour les romans-photos de l’hebdomadaire Ivoire Dimanche. C’est ce qui a notamment intéressé Christine Barthe, responsable des collections photographiques au musée du Quai Branly :

« Ce sont des photographies très construites, très conventionnelles puisqu’elles doivent correspondre à des images de romans-photos. On y reconnaît des attitudes typiques de discussion, de dispute… Mais ce qui est original, c’est cet autre regard sur l’Afrique, que l’on ne retrouve pas dans les photographies de studio, puisque ces images sont souvent réalisées en extérieur, en ville. C’est un témoignage extraordinaire de ce qu’était Abidjan dans les années 1970 ; que l’on doit à Paul Kodjo, bien sûr, mais aussi à Ananias Léki Dago, sans qui ce projet n’aurait jamais pu aboutir. »